Dimanche après-midi, je bricolais paisiblement chez moi. Au moment de couper une nouvelle planche à la scie électrique, mon voisin sonne à la porte. Il m’explique que mon bruit fait pleurer son fils. Pourtant, j’avais le sentiment que je ne faisais pas tant de bruit que ça et que j’avais le droit de bricoler à cette heure-ci.
Qui avait raison, qui avait tort ? Ni l’un ni l’autre !
Que devait-on sacrifier : la sieste de son fils ou la fabrication de mon meuble ? Ni l’une ni l’autre !
Aujourd’hui, je bricole toujours et pourtant son fils fait des siestes au calme.
Comment a-t-on fait ? Retour en arrière et focus sur 3 « trucs » qui nous ont permis de régler cette situation problématique de manière pacifique et constructive.
1 – Ne pas attaquer l’autre, mais lui faire part de ses besoins.
Mon voisin n’a pas sorti son balai pour frapper au plafond et ne m’a pas hurlé dessus en me disant que j’étais bruyant. Il est venu me dire, calmement, ce qu’il était en train de vivre. Ne me sentant pas agressé, je n’ai pas riposté « toi aussi tu fais du bruit », évitant ainsi une escalade stérile. Au contraire, je l’ai écouté avec une grande attention. Son attitude non hostile a permis un échange d’informations essentielles pour le dénouement de la situation :
2 – Ne pas prêter de mauvaises intentions à l’autre, mais rechercher son intention réelle.
Mon voisin ne m’a pas dit : « tu savais parfaitement qu’en faisant de la scie électrique tu allais faire du bruit et effrayer mon fils ». Non, il est venu voir ce qui causait ce bruit.
C’est souvent un réflexe de penser que l’autre fait exprès, s’en fout ou est malveillant. Pourtant, ce qu’on reçoit (le bruit dans le cas de mon voisin) n’est pas forcément causé par une intention malveillante (tout faire pour le déranger), et peut avoir bien d’autres raisons (construire un meuble, dans mon cas).
La chose à faire : être curieux et rechercher la réelle intention de l’autre. L’attitude curieuse de mon voisin lui a permis de comprendre que mon intention n’était pas de lui nuire et de recueillir deux nouvelles informations clés pour trouver une solution mutuellement satisfaisante :
3 – Collaborer pour trouver une solution mutuellement satisfaisante.
Collaborer, c’est mettre ses forces et ses idées en commun pour trouver une solution qui convienne à tout le monde, qui réponde aux besoins de tous. Personne n’abandonne, tout le monde gagne.
Dans notre cas, cette collaboration était d’autant plus facile, car les deux premiers « trucs » nous avaient permis d’identifier les besoins de l’autre. Le « truc » : trouver des solutions qui répondent aux besoins… de l’autre.
Trouver cette solution nous a pris 4 minutes alors que le conflit aurait pu s’amplifier et durer des mois, des années. Pas de sacrifice, pas de tensions, pas d’animosité, simplement une solution gagnant-gagnant.
Cerises sur le sundae :
En résumé, pour régler un conflit à l’amiable, essayons de ne pas chercher de coupable et de mettre notre énervement de côté. Cela permet d’aller chercher des informations importantes sur les besoins de l’autre et d’exprimer vos propres besoins de manière audible. Enfin, réfléchissez ensemble pour trouver une solution qui arrange l’un comme l’autre.
Si le conflit est trop fort, ces 3 « trucs » de résolution à l’amiable peuvent sembler compliqués à mettre en place par soi-même. Dans ce cas, n’hésitez pas à faire appel à un médiateur citoyen pour vous y aider. Ça vaut le coup ! Parole de voisin !
Écrit par : Matthieu Bardin, médiateur citoyen au SMCL