La métaphore est un outil qui peut être d’une grande aide lorsque l’on veut faire passer un message sans avoir à utiliser des mots précis, mais plutôt par le biais d’images mentales.
Les mots peuvent quelquefois mener à des interprétations en décalage avec la réalité qui peuvent causer des interférences dans la communication, ce qui peut nuire au processus de médiation. Avec la métaphore, l’accent est mis sur le concept plutôt que sur le langage.
Avec les images, on peut plus facilement attirer l’attention de la personne, car on travaille sur le symbolique. C’est une manière de renvoyer à la personne aidée ses propres sensations ou sentiments manifestés lors des rencontres, dans le but de l’aider à mieux comprendre son état d’esprit par rapport à une situation donnée ou à un malaise exprimé.
Ceci permet au client de se sentir compris et de renforcer le lien de confiance avec le médiateur.
Un grand avantage, c’est que le médiateur ou la médiatrice peut se servir d’une métaphore pour amener les médiés à prendre du recul face à un état mental confus, pour essayer de voir la situation comme s’il s’agissait du vécu d’une autre personne et ainsi décoder ce qui va ou ne va pas.
La métaphore peut aussi être utilisée dans des médiations de groupe car on peut mobiliser le symbolique collectif pour passer un message.
Son utilisation comporte toutefois certains défis : elle requiert certes beaucoup de créativité et il faut être à l’affût de ce que la personne exprime pour trouver l’image qui correspond le mieux à sa description.
Il peut se présenter des divergences de perceptions : que l’image que l’on donne d’une situation particulière vécue par la personne aidée ne corresponde pas à la façon dont la personne elle-même le conçoit.
Il faut prendre soin de ne pas abuser de l’usage des métaphores.
Il est important de garder en tête que leur utilisation est toujours subjective, d’où la nécessité d’une vigilance à ne pas vouloir influencer les médiés avec nos pensées et nos propres associations d’idées.
En tant que médiatrice, médiateur, on peut inviter la personne à trouver sa propre métaphore, c’est-à-dire, l’inviter à construire par elle-même des images qui pourraient l’aider à dénouer le conflit qui l’amène en médiation.
Écrit par: Analté Rodriguez, Médiatrice citoyenne au SMCL
Références :
Christian Papas, La traduction des métaphores au regard de la psychologie cognitive Revue Meta
Volume 52, Numéro 1, mars, 2007, p. 123–128 Traductologie : une science cognitive
URI http://id.erudit.org/iderudit/014727ar DOI 10.7202/014727ar
Cormier, Sherry, Nurius Paula, Osborn Cynthia
Interviewing and change strategies for helpers. Fundamental skills and cognitive-behavioral interventions. BF 636.6 C6765 2009
Kirmayer, Laurence,(1993) « La folie de la métaphore. » Anthropologie et Sociétés 171-2: 43–55.
Document généré le 1 avr. 2017 11:18 érudit
http://www.brunette.brucity.be/lgmlej/02AetL/02002ROlliv/03-allegodef.htm